Mains tendues vers le ciel

Patrimoine religieux

Bonsecours et la religion

Bonsecours et le christianisme

Le choix même du nom de la commune, en 1959, de préférence à celui plus ancien de Blosseville, est révélateur. Si chacun a comme référence la basilique, un repère visible de fort loin, en revanche beaucoup ignorent à quel point l’histoire de notre commune a été marquée par le sceau du christianisme d’abord, plus particulièrement du catholicisme ensuite. Une abbaye importante, l’abbaye Sainte-Catherine, était implantée sur le site éponyme. Son histoire, et celle des forts qui l’ont enveloppée, est aussi celle de Rouen et, plus généralement, celle de France.

Le Grand-Orgue de la Basilique

À l’achèvement de l’église de Bonsecours en 1844, le Grand-Orgue de notre Basilique fut le premier construit dans la région de CAVAILLÉ-COLL en 1857. Le buffet le contenant est dû au dessin du Père Arthur MARTIN. Il apparaît en une sorte de réduction de celui de Sainte-Clothilde de Paris. Un faux positif cache la console. Notre facteur n’hésitait pas pour ce buffet et pour d’autres à se servir très fréquemment du sapin, voyant plusieurs avantages : entre autres, légèreté, excellente sonorité mais aussi la possibilité d’être peint. Au milieu du XIXème siècle, on jouait sur les riches couleurs dans les édifices neufs. Notre Dame de Bonsecours en témoigne, sa nef ayant eu la chance d’échapper au vandalisme post-conciliaire.

À l’origine, l’orgue comptait 22 jeux répartis sur 2 claviers manuels grand-orgue et révit. Le 20 novembre 1857, ce nouvel instrument était inauguré par le célèbre organiste LEFÉBURE-WELY, alors titulaire du Grand-Orgue de la Madeleine de Paris, magnifique instrument sorti lui aussi des ateliers de CAVAILLÉ-COLL en 1846.

En 1888 et 1889, diverses modifications et compléments vinrent augmenter la richesse de notre instrument. La composition fut portée à 32 jeux réels, un troisième clavier manuel fut ajoutée, se combinant à volonté avec les deux autres ; ajoutés également un clavier de pédales, un mouvement moderne pour l’expression du récit ainsi que dix pédales de combinaisons.

"L'exécution de ces différents travaux a placé l'orgue de Bonsecours au niveau des meilleurs instruments de facture moderne."

Le coût de ces travaux de relevage ainsi que celui des travaux complémentaires s’élevait à la somme de 8900 francs. Le jeudi 7 novembre 1889, suite à cette restauration, Charles Marie WIDOR alors titulaire du Grand-Orgue de Saint-Sulpice de Paris (le plus grand instrument jamais construit par LAVAILLÉ-COLL en 1862) donnait une audition sur le Grand-Orgue de notre Basilique.

À diverses époques, depuis son inauguration, cet orgue a été visité par des artistes de renom, donnant plusieurs auditions, faisant ressortir la valeur de ce magnifique instrument. Citons Alexandre SAINT-SAËNS, plus près de nous Marcel DUPRÉ.

La place du titulaire de cet instrument fut inoccupée de 1857 à 1859. De 1960 à 1910, Monsieur FLEURY en fut le premier titulaire. De 1912 à 1914, Monsieur BUREL, le second. Le 15 août 1914, âgé de 16 ans, élève de la maîtrise Saint-Evode, Raphaël SARAZUA succédait à Monsieur BUREL, tué à la guerre et cela jusqu’au 9 septembre 1984. Sur “son instrument”, il donna des récitals pendant dix ans chaque 15 août de 1947 à 1957. Dans les années 60/70, Monsieur SARAZUA sera assisté de Madame Annette AUBERT.

En 1954, un relevage de l’instrument fut effectué par la maison Beuchet-Debierre de Nantes : démontage complet de tout l’ensemble, restauration de la mécanique, de la soufflerie et de toute la tuyauterie. Deux nouveaux jeux furent ajoutés. Marcel DUPRÉ donna un récital pour cette nouvelle “inauguration”.

Depuis 1954, peu de travaux importants ont été réalisés. Aussi, le Grand-Orgue de notre Basilique est aujourd’hui empoussiéré, sa mécanique fatiguée. Il y a urgence à procéder à des travaux de relevage et de réparation. Nommé par l’Abbé CARLIEZ, J. L. BRETAGNE sera l’organiste de cet instrument de 1978 à 1993.

Élève de Louis THIRY, professeur d’orgue au conservatoire national de Rouen, un nouvel organiste titulaire, Monsieur Stéphane POUPARDIN, nommé sur concours a pris possession de “ses claviers” depuis octobre 1993, il est assisté de Monsieur Julien BRET.

Rappelons pour conclure, qu’en septembre 1987, le Grand-Orgue CAVAILLÉ-COLL de notre Basilique a été classé Monument Historique, sauvegardant ainsi son authenticité et valorisant la signature qu’elle porte.

Les vitraux de la Basilique

En 1838 l’abbé Godefroy, curé de Bonsecours, confia à M. Barthélemy le projet de bâtir une belle église. Ce n’est qu’après de longues discussions que M. Barthélemy arriva à convaincre l’abbé Godefroy d’adopter le style gothique. Le 4 mai 1840, le cardinal prince de Croÿ posait la première pierre.